L’anxiété : un partenariat

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J’ai récemment développé un trouble d’anxiété généralisée. En quelques semaines seulement, la maladie a envahi ma vie et m’a laissé abattu, ébranlé, insomniaque et incapable de travailler. Ce sont des mots assez intenses à coucher sur papier pour un thérapeute; pourtant, la possibilité d’exprimer ces maux dont je souffre a des vertus curatives. Et je ressens aussi ces vertus curatives lorsque j’arrive à établir un rapport avec un client qui souffre du même trouble.

Parmi les piliers de toute intervention thérapeutique figure la capacité des êtres humains assis dans les deux fauteuils à bâtir une relation fondée sur une compréhension, une expérience et une perspective communes. Personne n’est à l’abri des ravages d’une crise de santé mentale. En tant que thérapeute, je trouve qu’une approche non hiérarchique au traitement a de meilleures chances de réussir. Voilà exactement ce que devrait être l’alliance thérapeutique : un partenariat.

L’infiltration de la technologie – et surtout des médias sociaux – dans notre quotidien a fait augmenter la prévalence de l’anxiété et d’autres maladies mentales. La similarité de ces courbes de tendance est inquiétante. Il est important que les thérapeutes normalisent la lutte pour le maintien de la santé mentale et sensibilisent les clients, donc les outillent, pour qu’ils sentent qu’ils ne sont pas seuls, qu’il y a de l’espoir et qu’ils ont eux-mêmes un rôle essentiel à jouer pour se rétablir et maintenir un fonctionnement cognitif sain.

La semaine dernière, j’ai lu dans le journal Globe and Mail un texte par Nina K. Moore intitulé “My On-again, Off-again Relationship With Anxiety Has Taught Me a Lot” (ma relation intermittente avec l’anxiété m’a beaucoup appris). « Chère Anxiété, écrit-elle, nous sommes ensemble depuis longtemps. » C’est la métaphore parfaite pour ce trouble et je conseille à ceux et celles qui en souffrent de lire l’article. Il est salutaire d’apprendre comment une autre personne fait face à l’anxiété et de savoir à quel point elle se sent mal comprise des autres. En même temps, Mme Moore est optimiste et proactive dans sa lutte et son adaptation. Elle structure manifestement ses activités quotidiennes pour tenir son anxiété à distance. Elle se « débranche » des médias sociaux, fait de la méditation et du yoga et entoure ses processus cognitifs d’intention afin de créer de la résilience. À la fin de son article, l’auteure remercie son anxiété « chérie ». Malgré ses éléments négatifs, son anxiété lui a apporté une clarté et l’a aidée à apprécier le caractère sacré de la vie.

« La vie est une lutte éternelle » m’a dit un jour un homme sage. Concentrons-nous sur les petites victoires, le parcours et le processus que nous suivons pour maintenir notre santé mentale, et n’oublions surtout pas la beauté qui se retrouve en cours de route.

NADWORNY, Jaqueline et al. (2019, le 23 mai). Anxiety Symptoms, Signs, Disorders, Causes, Treatments. Repéré à www.anxietycentre.com

MOORE, Nina K. (2019, le 24 mai). My On-again, Off-again Relationship With Anxiety Has Taught Me a Lot. The Globe and Mail. Repéré à www.theglobeandmail.com

Peter Persad

Biographique de l’auteur

Peter Persad, B.A., B.Ed., M.A.C., C.C.C.

Peter est un éducateur et un conseiller qui depuis près de trois décennies aide les personnes et les familles à surmonter des obstacles et à réaliser leur potentiel.